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EyckBlog - Journal des Riens
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7 février 2007

Je me fais confiance

Faisons là courte. Voilà en somme, après les temps d'épreuves, on aurait pu penser que je vive les choses de manière plus douce, plus apaisée. Rien de tout ça, ma nature inquiète, angoissée, comme d'hab' a pris le pas. Je suis là, anxieux souvent, trop souvent, incapable de me détendre vraiment, ou j'y arrive, rarement, péniblement. Et l'idée de ne pas arriver à quitter cette angoisse... m'angoisse aussi terriblement. Bon, quoi faire de tout ça ? Boire, me shooter au lexo et aux sommnifères, attendre de l'autre qu'il vienne me calmer, croire aux contes de fées et se bercer de l'espoir d'un avenir enchanteur ? Pas terrible... Il ne se passe pourtant rien de grave, comparé aux mois passés. C'est en moi, dans la tête que ça se passe. J'ai peur de l'avenir. Je brode du fil noir, je fais des noeux avec chaque pensée positive. Bon je ne m'étonne pas. On peut dire que c'est un peu moi. Beaucoup moi. Depuis des années. Pour ne pas dire depuis toujours. Seulement là, j'en ai un peu marre de ne pas arriver à en sortir. A force, on pourrait presque dire que ça me plaît. Est-ce que ça pourrait être un choix ? Je veux dire, ne pas avoir la trouille, ce serait avoir confiance, n'est-ce pas ? Se faire confiance non ? Et pourquoi est-ce que je n'y arrive pas ? Est-ce que je ne veux pas ? Est-ce que c'est un choix ?

D'autres diraient que j'ai réussi. Professionnellement s'entend. Je ne le sens pas comme ça. J'ai toujours dit que ce job m'emmerdait et que je n'étais pas vraiment doué. Je disait en faisant mes études que je ne ferais jamais ça, j'ai hurlé quand on a voulu m'expliquer que je devrais y accorder de l'importance et je m'y suis accroché. Quinze ans après l'argent dégringole, l'appart est pas mal du tout, je peux frimer en tendant ma carte, je vis au soleil et je suis tout le temps en voyage. Objectivement, je n'aurais pas cru en arriver là. Et c'est bien là le coeur du problème. Je n'y ai pas cru, parce que j'ai toujours dit que je ne le voulais pas. Paradoxe, je n'ai jamais foutu le camp. C'est bien que quelque part, j'ai du vouloir un tout petit peu...

Avec la trouille au ventre, j'y ai mis beaucoup de ce que j'étais. Il faut croire que ça a du suffire. Je vous jure que ça m'a surpris... je ne savais pas que tout ce que je détestais en moi, opportunisme, diplomatie, sens du compromis finiraient par payer. Bref une certaine forme de talent avec un manque absolu de confiance en soi.

Qu'est ce que je dois comprendre ? Certainement que ce que j'ai refusé pendant tant d'années, c'est d'abord ce que je voulais. Je sais ce que ça m'a coûté. A force de m'en vouloir de gagner du pognon, j'ai passé mon temps à le claquer. A force de m'en vouloir de faire ce que je faisais, j'ai passé mon temps à demander à l'amour de m'en consoler. Mais ce que je sais, c'est que tout cela ne serait pas arrivé si j'avias eu confiance en moi. Je veux dire que si je n'avais pas douté, tout le temps, tout le temps, de ce que je faisais... cette réussite là, et oui merde disons les choses comme ça, ne serait pas arrivée.  Alors je crois que peut-être la solution c'est peut-être de continuer : faire ce que je fais, en me demandant encore ce que je fous là. En me tordant le ventre à me dire que je devrais être ailleurs, que je n'arriverais pas à tout contrôler, que je finirais bien par me planter, qu'ils s'apercevront bien un jour de mon imposture... c'est encore la meilleure façon que j'ai trouvé pour que ça continue de marcher.

Je ne sais pas si j'ai réellement envie d'avoir confiance... peut-être que si j'avais plus confiance, j'aurais moins de talent à faire ce que je fais. Est-ce que j'ai réellement envie de renoncer à ce que ça me rapporte ? Pas sûr... Ce soir je me dis que la confiance en soi est un talent en soi et que décidemment j'ai décidé de m'en passer.

PS. Sylvia, vous voyiez bien que ce que vous me dites résonne. Merci de vos mots. Oui, oui, merci encore.

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Commentaires
L
Bien à toi.
S
Bravo, vous aussi vous êtes revenu. Ce Journal des rien, c'est un outil additionnel que vous vous êtes donné, qui pourra vous aider. Il n'y a rien comme d'écrire pour y voir un peu plus clair, pour s'aider à réfléchir. Puis, vous avez vos lecteurs qui vous sont attachés, qui ne demandent pas mieux que de venir vous rejoindre, que de vous lire, puis de réagir un peu parfois. L'année est encore jeune, rien n'est perdu, elle peut encore être très belle. :-) À bientôt alors.
W
putain ! comme ce post résonne ... je t'en voudrais presque de l'avoir écrit. presque, évidemment.
C
Je me demande si Sylvia ne serait pas une sorte de bonne fée ou une bestiole magique dans le genre...
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