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EyckBlog - Journal des Riens

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15 septembre 2022

Dire l'absence. Je suis assez vieux maintenant

Dire l'absence. Je suis  assez vieux maintenant pour dire l'absence. Et les fantômes. Les manques de tout ceux à qui on voudrait parler ce soir pour dire l'indicible. Comment faire pour être écouté quand on ne  fait qu'écouter ? J'écris ici pour dire ce que je ne peux plus dire ailleurs puisque la mort rode et assasine. C'est ainsi. Et évidemment,je n'écris plus comme avant. J'écris amer cequi ne faisait pas partie de mon vocabulaire. Pourtant j'aimerais parler et  dire ce climat des tropiques, de la beauté de ces garçons si jeunes mais si mûrs. Ce que j'étais et que je ne suis plus et le fantasme de les séduire. S'expliquer pour la première fois qu'on se qu'on se sent moche, et serré, comme enfermé. Et cette impossiblté de changer.  N'y aura t-il  plus de retour, puisqu'on a posé les mots ? On aimerait retrouver ceux qui nous disait ne t'inquiètes pas. Tout va bien. Et cette faculté à les croire. Le manque qui creuse contre l'infini prosaIque. Se sentir installé puisque on continue de rêver empêché par l'empêchement  de la réalité, comme une religion à laquelle   on ne se sentait pas appartenir mais qu'il nous faut abjurer.  Et cette colère évidemmentcontre  tous ceux qui auront franchi le mur.  Et elle me dit : vide, contours...Cette fragilité me touche et en même temps me blesse

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4 mai 2022

Annie Ernaux

Ce n'était pas une aventure, c'était une histoire. 

8 mars 2018

Essai

Essai

8 mars 2018

Un dernier rendez-vous

Je lui avais envoyé un SMS  pour lui demander quand elle serait disponible. Ce serait notre ultime rendez-vous avais-je précisé. Mon frère m'avais dit de venir avec des fleurs. J'avais trouvé l'idée bizarre, saugrenue, presque hors sujet. Mais j'étais venu avec un bouquet. Elle a semblé surprise de me voir avec. Il est encombrant et je ne voulais pas le lui donner sur le pas de la porte. Je me suis assis alors et je l'ai posé à côté de moi en lui disant qu'il était pour elle. Ca aurait pu paraître déplacé, puisque durant toutes ces années, elle est mon psy, je suis son patient. Elle sait tout de moi et moi rien d'elle. Mais aujourd'hui, il fallait marquer le coup et franchir une frontière depuis toujours convenue, puisque ce ne serait pas une séance ordinaire, et comme je le lui explique,  il m'a été nécessaire de venir  lui dire adieu. En souriant, elle me remercie chaleureusement et me dis gentiment que je n'aurais pas dû apporter ce bouquet. Comme toujours, je ne sais pas qu'elle était le fond de sa pensée. Mais je crois qu'elle a été sensible à mon geste. Je crois que j'avais envie qu'elle s'en souvienne. Je remarque que quelque chose a changé dans la pièce. Le vide devant moi, est-ce l'absence du divan ? Et comment pourrais-je ne pas le savoir, moi qui ait passé tant de temps dans cet endroit, qui bientôt, j'en prends conscience devant ce mur à présent nu, n'existera plus. Je lui redis que l'annonce de son départ à la retraite m'a angoissé. Elle me dit qu'il y a eu dans notre relation ancienne, de longues périodes où j'ai pu me passer d'elle. Oui bien sûr, lui ai-je répondu, mais en ayant toujours à l'esprit, qu'elle serait là comme un recours possible. Et elle l'a été. La dépression, il y a plus de vingt ans, la psychanalyse de 10 ans qui a suivi, la mort de mon père, la disparition de ma soeur,  les douleurs amoureuses, mon mariage, la perte de C. et tout récemment les bouleversements professionnels et les probables changements de vie qu'ils entraîneront, autant d'étapes, où j'ai eu besoin d'elle pour faire le point, tenter d'apaiser mes peurs, mettre en perspective, prendre de la hauteur, chercher les raisons et les moyens de la légereté et parler, parler, parler quand on porte en soi, le sentiment récurrent de ne pas être écouté.  Elle m'assure que je trouverais demain les chemins possibles pour être entendu, me demande d'ailleurs si je ne me sens pas plus fort et plus sûr. Je dis que je n'en suis pas réellement certain, que je ne sais pas si je possède cette capacité au bonheur et m'interroge à haute voix: qu'est ce que le bonheur en fait et parvient-on jamais vraiment à être heureux, satisfait ? Elle semble me rejoindre.

Je lui dit que je ne sais pas bien ce qui me reste de ce travail fait avec elle, mais qu'une phrase me reste et qu'elle m'a dite un jour... "Petit à petit, l'oiseau fait son nid". Je lui raconte aussi ce moment de grâce, il y a quarante huit heures, qu'il me semble n'avoir jamais vécu jusqu'ici où quelles que soient les pensées que je nourrissais sur mon parcours,  j'ai pensé que sans vraiment l'avoir voulu, sans vraiment faire de choix, tout s'était accompli comme cela devait s'accomplir et que cela était bien, et que je pouvais même éprouver de la reconnaissance, de la gratitude pour les épreuves qui m'avaient construit. Je lui rappelle ce que nous nous disions, il y a un mois sur mon rapport à la réalité. Cette façon là de vouloir toujours refuser de l'affronter lorsqu'elle est déplaisante. Et j'ajoute, en donnant des exemples, mon recours à des addictions diverses pour y échapper. En creux, se dessine une nécessité qu'elle tente de me faire comprendre. Il est temps d'accepter maintenant le monde tel qui il est, bon ou mauvais. Je lui demande maladroitement au final ce qu'elle pense de moi. Elle me dit en substance que son rôle n'a pas été de me juger mais - étaient-ce ses mots ? - de m'écouter. J'aurais pu dire de me faire naître. Il est bien temps, oui, de découvrir le monde. Et si depuis plus de trois ans que je n'ai écrit sur ce blog, j'en ai éprouvé ce soir l'urgence, c'est probablement que je viens de commencer.

Je crois bien pour la première fois avoir mis fin de moi-même à la séance. Avec une dernière requête. Je lui demande son mail, pour pouvoir de temps à autre lui donner de mes nouvelles. Je pense bien dépasser là encore une limite. Une habitude à prendre pour l'avenir. 

Je la paye une dernière fois. Nous ne convenons pas de nous revoir. Elle me remercie à nouveau pour le bouquet. Notre poignée de main est un peu plus appuyée. La porte se ferme derrière moi. Et je la quitte, avec l'espoir q milles fleurs s'epanouissent. 

PS. C., voilà la première "entrée", comme tu disais, de ce blog que tu ne liras pas. Elle a pourtant été écrite comme si tu le pouvais. C'est aussi à toi que je parle. Tu me manques. 

 

7 novembre 2015

Nous savons que...

Nous nous sommes faits aucune promesse. Et nous les avons toutes tenues.
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28 juillet 2015

Consolation

Je viens de retrouver ce post jamais publié : ´Eh quoi! C'est quoi ce silence sur ces pages ? Qu'est ce que ça dit cette impossibilité croissante ces derniers mois, ces dernières années à parler de moi, d'émoi ... rectifie le correcteur orthographique. Je relisais certains de mes posts, surpris de lire un autre moi même, dont je n'aurais maintenant qu´une connaissance assourdie. Où, quand cela a-t'il été perdu? Allumer  la télé au lieu d'ouvrir un bouquin ? Rester chez soi plutôt que de s'ouvrir au monde ? Considerer qu'il vaut mieux gagner de l'argent  avant que de se risquer à l'amour ? C'est que mes facultés, dejà limitées, à refuser la facilité se sont émoussées, et les épreuves n'ont rien arrangé. Je vis dans ma bulle, tenu par la peur qu'elle n'eclate, et je ne sais pas comment en sortir, je ne veux pas en sortir. Je me défend d'etre vulnerable, j'en paie le prix, et ce qui m'inquiète, voyez vous, c'est ma capacité declinante à consoler et être consolé à mon tour. Je ne deviens pas dur, cela pourrait vouloir dire solide, je deviens vide. Ce n'est pas la même chose. ´ Je ne sais pas ce qui a changé depuis. Il y a longtemps que je n'ai plus écrit. Mais les choses ont bougées. Voilà, c'était pour dire qu'aujourd'hui je me marie. Je pense à mon père, je pense à Ambre. Ils auraient été si heureux n'est ce pas ? Et je me dis que notre vérité est là où nous sommes le plus inconsolables. Allez, allons un mettre un joli costume et déjeuner sur la plage.

3 janvier 2013

Retour en Asie

Il y a plus de dix ans maintenant, je crois, depuis mon voyage au Vietnam, que je n'étais revenu en Asie. Aujourd'hui, comme hier, je m'y sens chez moi. Instantanément, instinctivement. Ici, malgre la barriere de la langue, l'écran translucide qui me coupe habituellement de l'environnement dans lequel je vis quotidiennement n'existe pas. Les gens, la nourriture, le climat et ses odeurs me sont familiers. Il y a donc bien un endroit où je ne me pense pas si différend. Bien sûr, il est probable que cela relève du fantasme mais qu'il est reposant parfois de penser qu'on appartient à quelque chose. Et puis, la Thaïlande maintenant c'est une maison, celle de ma mère qui y vit six mois par an, où je pourrais revenir régulièrement. Il y a quelque chose d'infiniment rassurant à pouvoir se dire que les temps heureux ne prendront pas forcément fin, mais qu'il est peut etre possible de s'inscrire dans la durée et faire des projets. C'est que nous sommes fragiles maintenant dans la famille, de ces vraies fragilités qui affleurent continument mais que l'on cache, que l'on masque pour ne pas faire tomber avec soi ceux que l'on aime. L'esprit de ma sœur est tout le temps présent : que pourrions nous faire d'autre que de nous tenir debout, puisqu'en définitive il faut vivre et qu'ici la vie est une parenthèse douce. Bonne année à tous.

29 avril 2012

Rondeur

 Il y a longtemps, je n'avais pas trouvé les mots pour dire ce que je pressentais de la dangerosité de ses évidences discursives, en fait des raccourcis nauséabonds.  Il aura fallu l'aide d'un  psy. L'analyse était bonne.

http://www.dailymotion.com/video/x1vfyt_gerard-miller-analyse-sarkozy

Depuis quelques semaines, il y a cette pensée magique, superstitieuse, qui dit que l'élection prochaine marquera, comme pour le pays, pour moi-meme aussi, la fin d'un quinquennat mortifère. En finira-t-on du climat anxiogène, des inquietudes qui  torturent l'esprit ? Il m'a été donné depuis peu, dans ma vie, le moyen d'apaiser les terreurs qui m'envahissaient. Moyen artificiel sans doute, mais cette éclaircie me donnent à voir qu'une autre manière de vivre est possible. Au tranchant des peurs qui voudraient nous cisailler pour asseoir leur pouvoir,  opposer une rondeur dense et tranquille,  sur laquelle riperont les lames de l'eclatement. Un projet politique rejoignant une construction intime, avec pour image, une boule d'argile au coeur tendre, faconnée avec precaution et devenue progressivement solide sous la chaleur douce de la confiance. Au fait, sur la balance, j'ai pris dix kilos. Beau et prêt à rouler.

26 septembre 2011

Ton héritage

Si tu aimes les soirs de pluie Mon enfant, mon enfant Les ruelles de l’Italie Et les pas des passants L’éternelle litanie Des feuilles mortes dans le vent Qui poussent un dernier cri Crie mon enfant Si tu aimes les éclaircies Mon enfant, mon enfant Prendre un bain de minuit Dans le grand océan Si tu aimes la mauvaise vie Ton reflet dans l’étang Si tu veux tes amis Près de toi tout le temps Si tu pries quand la nuit tombe Mon enfant, mon enfant Si tu ne fleuris pas les tombes Mais chéris les absents Si tu as peur de la bombe Et du ciel trop grand Si tu parles à ton ombre De temps en temps Si tu aimes la marée basse Mon enfant, mon enfant Le soleil sur la terrasse Et la lune sous le vent Si l’on perd souvent ta trace Dès qu’arrive le printemps Si la vie te dépasse Passe mon enfant Ca n’est pas ta faute C’est Ton héritage Et ce sera pire encore Quand tu auras mon âge Ca n’est pas ta faute C’est ta chair, ton sang Il va falloir faire avec Ou plutôt sans Si tu oublies les prénoms Les adresses et les âges Mais presque jamais le son D’une voix, un visage Si tu aimes ce qui est bon Si tu vois des mirages Si tu préfères Paris Quand vient l’orage Si tu aimes les goûts amers Et les hivers tout blancs Si tu aimes les derniers verres Et les mystères troublants Si tu aimes sentir la terre Et jaillir le volcan Si tu as peur du vide Vide mon enfant Ca n’est pas ta faute C’est Ton héritage Et ce sera pire encore Quand tu auras mon âge Ca n’est pas ta faute C’est ta chair, ton sang Il va falloir faire avec Ou plutôt sans Si tu aimes partir avant Mon enfant, mon enfant Avant que l’autre s’éveille Avant qu’il te laisse en plan Si tu as peur du sommeil Et que passe le temps Si tu aimes l’automne vermeil Merveille rouge sang Si tu as peur de la foule Mais supporte les gens Si tes idéaux s’écroulent Le soir de tes 20 ans Et si tout se déroule Jamais comme dans tes plans Si tu n’es qu’une pierre qui roule Roule mon enfant Ca n’est pas ta faute C’est Ton héritage Et ça sera pire encore Quand tu auras mon âge Ca n’est pas ta faute C’est ta chair, ton sang Il va falloir faire avec Ou plutôt sans Mon enfant… Mon enfant… Benjamin Biolay
31 août 2011

Qu'est ce qu'on attend ?

Retour à la maison, journée de boulot de rentrée, séance d'introspection psy et normalement séance de sport prévue. Et puis non, j'ai senti que le moment ne pouvait pas se passer comme çà, à trouver n'importe quel moyen pour ne pas se poser un peu, et penser à soi. Penser sur soi. Pas de télé, pas de téléphone, pas d'internet. Ne pas se divertir, ne pas s'échapper,ne pas être ailleurs, s'efforcer de n'être qu'avec soi et même ne pas relire les pages de ce blog, pour rester vierge de ce qui a été, y compris dans mon  style d'écriture. En somme, se poser la question de savoir où j'en suis aujourd'hui. Où ? D'abord sur la petite terrasse, l'ordinateur posé sur la table à manger, le parc vert intense à mes pieds, et la trouée bleue de la piscine. Au dessus de la rambarde, le ciel presque dégagé, des nuages à l'horizon et à travers la cime des arbres, un coin de ville, un coin de mer et les collines juste après, sous la lumière à peine orangée d'une fin d'après-midi. Quelque part le bruit insistant d'une débrousailleuse et le piaillement des oiseaux alentours. Est-ce que je suis heureux de tout ça ? Ca fait partie de ma vie, et je sais avoir éprouvé la frayeur un jour, d'avoir à le perdre. Qu'est-ce que c'est alors ? Qu'est ce qu'il y manque ? Il y a que je me sens seul. Seul au boulot, seul en dehors. Les amis de coeur sont loin, la famille aussi, mais la famille, on sait bien c'est compliqué. Je devrais être plus juste, il y a des gens ici qui me portent de l'affection et pour qui j'en éprouve. Et cela aussi, je détesterais d'avoir aussi à le perdre. Une fois par mois, il y a Paris, d'autres gens de coeur, le battement de la ville, l'excitation et les attentes qu'elle provoque, ses déceptions aussi. Làs-bas, de la même façon, je peux m'y sentir seul, peut-être  parce que je fantasme plus que là où j'habite, la rencontre amoureuse possible. Et enfin, il y a les voyages, le dernier à Québec. Il y a très longtemps que je n'ai pas voyagé seul, ce n'était pas encore le cas cette fois-ci, un (pas petit) copain était aussi de la partie. C'est bien, même quand parfois on voudrait s'isoler un peu, on a moins peur de l'inconnu. Mais le Québec, c'est l'inconnu ? Je ne l'ai pas vécu comme çà. Sans doute parce que je savais que d'abord quelqu'un m'y attendait. Et que j'attendais aussi depuis longtemps. Penser que traverser un miroir virtuel après tant d'années et se découvrir instantanément si proches, a quelque chose de magique. Je n'ai pas pensé cela, j'ai  voulu vivre l'instant présent, alors je crois que cela m'a juste paru évident. Il faut, en face de vous un peu de répondant, quelqu'un qui aime la vie et qui résolument a décidé de vous faire passer le message. J'espère aussi avoir transmis cet amour là. Parce qu'en définitive, il s'agit bien de cela, il y a eu d'autres rencontres, une amie d'enfance retrouvée, une amie de tout de suite découverte, un homme qui vous veut, un autre que vous auriez bien voulu, la vie quoi et autant que possible, se laisser porter par la vague de gentillesse qui aura déferlé. Pendant que j'écris ce texte, la nuit est tombée. Sur quoi tombe-t-elle ? Sur quelles peurs ? La peur de vieillir, la peur d'être seul, la peur de perdre. On me dit que tout cela existe et que je n'y pourrais rien. Alors Eyck, qu'est ce que tu fais maintenant ? Qu'est-ce que tu attends pour être heureux ?   

17 août 2011

Wi-fi dans le bus

Ceci est un post romantique... Suis en route pour rejoindre Sylvia à Québec.
7 mai 2011

So what ?

Ce n'est pas une question de vie ou de mort. C'est bien plus grave que ça.
8 mars 2011

Quoi ?

Ce soir je n'y crois plus . A rien. J'ai bu. Une fois encore. Malheureusement ou heureusement. Je crois que j'ai envie de tout laisser tomber. J'ai trop espéré.
9 janvier 2011

Ce dimanche là

Ce matin, j'ai été réveillé par une alerte sur mon téléphone. L'alarme me rappelait que c'était l'anniversaire d'Ambre. Elle aurait eu 20 ans aujourd'hui.  J'ai appelé mon beau-père, qui voulait se recueillir devant les cendres de ma soeur et qui tournait autour du funérarium, fermé un dimanche.

Il avait passé la journée à voir  Monet, puis Mondrian. Ses premières expos sans elle. Sans nous. Nous avons pleuré ensemble et c'était doux.

J'ai appelé Maman, restée avec ma famille, elle n'avait pas eu la force de le suivre. Elle était déjà en larmes lorsqu'elle a pris le téléphone. En racontant sa douleur, sa tristesse de tout ce qui ne sera plus partagé et sa colère de ne pas avoir été prévenue par les amis d'Ambre, dans sa glissade vers la drogue. Nous avons pleuré ensemble et c'était doux.

Et quand tout cela a été épuisé, d'un coup, elle m'a raconté leur croisière sur un paquebot de luxe pendant Noël, Rome, Athènes, la Méditerranée, et le pyjama plié en fleur sur son lit.

Moi, j'ai eu R. au téléphone, toujours un peu interdit lorsque je lui parle de la mort d'Ambre. Il m'a invité à déjeuner avec S. qui s'installe à New York. Nous n'avons pas parlé d'Ambre. Le repas était  bon. Il y avait du vin. Et je crois que c'est comme cela que j'avais envie de passer cette journée.

Mon frère aussi avait passé la journée à penser à Ambre. Comme lorsqu'il était adolescent, il a trouvé une chanson, et réécris les textes. Je viens de le lire. Et ce soir, je pleure doucement, seul,  en même temps que je chante sur la musique de la chanson d’Hélène, « Les choses de la vie » de Claude Sautet. (http://www.youtube.com/watch?v=xDd966e6a-Q)

 

Ce soir je pense à Ambre

Qui a fermé sa chambre

Le soleil n’y entrera plus

Tu n’aimeras plus

Tout va, nos vies se passent,

Et rien ne te remplace

Où est-elle ?

 

Pas même 20 ans, à peine

Le temps de te laisser

Aller à tout, au bout de tout

            Peut-être le temps d’aimer quand même

 

Avant dans la maison,

J’aimais quand nous jouions

Nous aux adultes, toi à l’enfant

Tu n’aimeras plus

 Je regarde le soir tomber tout comme toi

C’est fini

 

Pas même 20 ans, à peine

Le temps de te laisser

Glisser de la lumière au noir

Peut-être le temps d’aimer quand même

 

Sa vie n’est plus à vivre, elle a fermé le livre

Je l’entends cette voix qui s’est tue

Tu n’aimeras plus.

 

 

 

7 janvier 2011

Question

Est-ce qu'on aime les genis que l'on a peur de perdre ?

29 novembre 2010

Anniversaire

J'ai 40 ans aujourd'hui.

24 novembre 2010

Absence

C'est une absence terrible. Donc romantique mais qui fait du mal. Je ne sais pas où vous êtes. Trois phrases qui résument en somme ce que je suis aujourd'hui. Différend d'hier ... Pas vraiment non si ce qui est à dire est l'expression d'une solitude profonde, inextinguible.
7 octobre 2010

Ou êtes vous ?

Y'a quelqu'un nom de Dieu ?

3 août 2010

Ambre

Encore des mots impossibles à écrire. Ambre s'est suicidée en se défenestrant il y a un mois. Un samedi matin d'été. Ambre c'est ma soeur. Elle avait 19 ans. Ambre était belle, brillante, joyeuse le plus souvent. Ambre faisait du théâtre à Avignon, Ambre faisait ses études dans une école réservée à l'élite de la Nation. Ambre devait partir un an à Hong Kong. Ambre faisait la fête. Avec de la drogue et de l'alcool, mais cela nous ne l'avons su qu'après. Ambre mentait de plus en plus souvent sur son emploi du temps. Qui était Ambre ? Je pense maintenant que je ne l'ai jamais su. Nous nous parlions quand Ambre me rejoignait dans ma chambre d'hôtel parce qu'elle ne voulait pas dormir seule.  Mais de quoi parlions nous puisque je ne sais pas aujourd'hui ce qui a pu la pousser au suicide. Comment avons nous pu ma mère, son père, mon frère et moi à ce point ne pas l'entendre et qui sommes nous pour ne pas avoir su lui donner la possibilité de nous parler de ce qu'elle faisait et de ce qu'elle était réellement ? Mon frère est en colère. Pour lui, Maman est responsable. Je ne sais pas réellement ce qu'il veut dire par là. Je ne sais pas si je veux vraiment savoir parce que je ne voudrais pas entendre ses arguments et courir le risque d'être en colère contre elle, parce que je ne voudrais pas courir le risque de la perdre, de la voir se détruire aussi. Mais je ne veux pas perdre mon frère non plus en me fermant aussi à ce qu'il me dit. Je suis devant ce mystère et je ne sais pas quelle vérité je dois en tirer. Je crois déjà que je ne suis pas très doué pour être heureux. J'ai du mal à m'aimer, à comprendre ce que je fais et ce que je suis. Je crois être quelqu'un qui ne supporte pas le conflit et la rupture. Je voulais juste m'amuser, savoir aimer et être aimé parce que j'ai aussi peur d'être seul et abandonné. Peut-être que ma soeur et moi, finalement, on se ressemblait beaucoup plus que je ne le pensais. 

11 mai 2010

Principe de réalité

Peux-t-on décider en conscience rompre les liens qui nous unissent ? Je ne suis pas l'homme des ruptures. Et pourtant... Se décider à être sérieux, ce serait quoi ? Se décider à n'être ni heureux ni malheureux ? Je disais dans mon précédent post que je m'emmerdais. Entretemps, retour de 2JM dans mon lit, pour un petit tour et puis s'en va. J. lui a trouvé l'amour, c'est assez troublant de le constater après tant d'années, là aussi, à essayer d'installer un chemin commun. Quand aux autres fantômes du passé, ils sont là, à habiter mes pensées et pourtant, concrètement, disparus. Et puis, C. malade de ce qui probablement ne se guérira pas. C. ? Jamais parlé de C. ? Si, au détour d'un post où j'expliquais qu'elle avait connu une princesse laotienne et qu'elle perdait son fils. Elle l'a retrouvé mais aujourd'hui, c'est la vie qu'elle perd. Alors quoi ? C. c'est ma boss depuis 15 ans. Le même prénom que ma mère, et finalement oui, depuis 15 ans une figure maternelle aussi. On peut parler de la bataille immédiate engagée pour s'assurer que je la remplacerais. Je ne sais pas si je la gagnerais. Je ne sais pas si je dois en avoir envie. Et cette bataille là est mon quotidien d'aujourd'hui. Alors pas d'impact émotionnel ? Elle dit qu'elle ne peut plus parfois rien avaler et qu'elle maigrit à vue d'oeil. Je voudrais la prendre dans mes bras et la rassurer. Mais il n'y a plus de mots possibles après ces années là passées aussi à m'occuper d'elle et à calmer son anxiété. En moi, oui, quelque chose se brise, quelque chose qui s'effrite, quand je suis seul au bureau et que je ne peux plus lui parler. Que je ne peux plus lui parler. Que je ne peux plus lui parler. Je suis grand maintenant et il y a des batailles à mener. Je voudrais être petit et ne plus avoir à batailler. Alors vous voudriez, que ce soit moi qui provoque les ruptures ? Organiser tout seul, y compris pour sauver ma peau, le désert. Et ne plus avoir autour de moi d'autres à qui parler ? Oui, c'est cela, comme me dit mon frère, fonctionner sur des principes et s'y tenir. Moi, j'aimerais m'en foutre des principes et ne pas être seul.

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