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EyckBlog - Journal des Riens
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31 août 2011

Qu'est ce qu'on attend ?

Retour à la maison, journée de boulot de rentrée, séance d'introspection psy et normalement séance de sport prévue. Et puis non, j'ai senti que le moment ne pouvait pas se passer comme çà, à trouver n'importe quel moyen pour ne pas se poser un peu, et penser à soi. Penser sur soi. Pas de télé, pas de téléphone, pas d'internet. Ne pas se divertir, ne pas s'échapper,ne pas être ailleurs, s'efforcer de n'être qu'avec soi et même ne pas relire les pages de ce blog, pour rester vierge de ce qui a été, y compris dans mon  style d'écriture. En somme, se poser la question de savoir où j'en suis aujourd'hui. Où ? D'abord sur la petite terrasse, l'ordinateur posé sur la table à manger, le parc vert intense à mes pieds, et la trouée bleue de la piscine. Au dessus de la rambarde, le ciel presque dégagé, des nuages à l'horizon et à travers la cime des arbres, un coin de ville, un coin de mer et les collines juste après, sous la lumière à peine orangée d'une fin d'après-midi. Quelque part le bruit insistant d'une débrousailleuse et le piaillement des oiseaux alentours. Est-ce que je suis heureux de tout ça ? Ca fait partie de ma vie, et je sais avoir éprouvé la frayeur un jour, d'avoir à le perdre. Qu'est-ce que c'est alors ? Qu'est ce qu'il y manque ? Il y a que je me sens seul. Seul au boulot, seul en dehors. Les amis de coeur sont loin, la famille aussi, mais la famille, on sait bien c'est compliqué. Je devrais être plus juste, il y a des gens ici qui me portent de l'affection et pour qui j'en éprouve. Et cela aussi, je détesterais d'avoir aussi à le perdre. Une fois par mois, il y a Paris, d'autres gens de coeur, le battement de la ville, l'excitation et les attentes qu'elle provoque, ses déceptions aussi. Làs-bas, de la même façon, je peux m'y sentir seul, peut-être  parce que je fantasme plus que là où j'habite, la rencontre amoureuse possible. Et enfin, il y a les voyages, le dernier à Québec. Il y a très longtemps que je n'ai pas voyagé seul, ce n'était pas encore le cas cette fois-ci, un (pas petit) copain était aussi de la partie. C'est bien, même quand parfois on voudrait s'isoler un peu, on a moins peur de l'inconnu. Mais le Québec, c'est l'inconnu ? Je ne l'ai pas vécu comme çà. Sans doute parce que je savais que d'abord quelqu'un m'y attendait. Et que j'attendais aussi depuis longtemps. Penser que traverser un miroir virtuel après tant d'années et se découvrir instantanément si proches, a quelque chose de magique. Je n'ai pas pensé cela, j'ai  voulu vivre l'instant présent, alors je crois que cela m'a juste paru évident. Il faut, en face de vous un peu de répondant, quelqu'un qui aime la vie et qui résolument a décidé de vous faire passer le message. J'espère aussi avoir transmis cet amour là. Parce qu'en définitive, il s'agit bien de cela, il y a eu d'autres rencontres, une amie d'enfance retrouvée, une amie de tout de suite découverte, un homme qui vous veut, un autre que vous auriez bien voulu, la vie quoi et autant que possible, se laisser porter par la vague de gentillesse qui aura déferlé. Pendant que j'écris ce texte, la nuit est tombée. Sur quoi tombe-t-elle ? Sur quelles peurs ? La peur de vieillir, la peur d'être seul, la peur de perdre. On me dit que tout cela existe et que je n'y pourrais rien. Alors Eyck, qu'est ce que tu fais maintenant ? Qu'est-ce que tu attends pour être heureux ?   

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Commentaires
E
Merci Jérome de ce temps pris à me répondre. Je n'en disposais moi-même que peu ces derniers temps pour réfléchir à ce que vous me dites. J'ai longtemps pensé, ces pages de blogs, en témoignent, que l'autre était l'unique réponse. Je continue de le croire bien sûr, mais j'espère plus n'importe qui... qui finirait par aviver ces peurs. Et puis il y l'amour et la gentillesse de ceux qui vous entourent et vous témoignent de l'affection. Ceci m'est parfaitement cher. Et enfin, puisqu'enfin faudra-t-il que je le comprenne, il y a ces propres ressources. J'y travaille, la pente est rude, mais j'y travaille. Vous avez l'air de bien vous en sortir, bravo ! :)
J
Hou! C'est une question difficile là, et effectivement personnelle ...<br /> J'avoue tricher un peu puisque j'ai la chance d'avoir un compagnon qui apaise une partie de ces peurs.<br /> <br /> Néanmoins, nous sommes souvent seuls devant nos peurs. <br /> Il y a celles devant lesquelles j'ai abdiqué depuis longtemps, notamment des peurs physiques: vous ne me ferez jamais visiter le sommet du Harbour Bridge de Sydney par exemple...<br /> Et puis les autres, qui sont souvent des peurs d'enfant, je les prends par la main. Elles font partie de moi et je les acceptent comme telles. Mais si elles me font mal, si elles me paralysent un temps, j'ai refusé qu'elles me paralysent tout le temps. La vie avance et il ne sert à rien de lutter alors autant se donner l'illusion que nous un maîtrisons un bout. Parce que je me dis que même avec des boyaux tordus par l'effroi, cela peut en valoir le coup.<br /> C'est aussi sans doute lié au caractère: je suis très paresseux et la peur c'est fatigant ; je déteste me voir imposer quoi que ce soit et aime avoir (l'illusion du?) le choix, et la peur annihile tout choix.<br /> <br /> Bien sur, c'est beaucoup du "mental", mais si j'essaye de me considérer, en introspection,je me vois avec mes peurs mais aussi mes envies et si l'envie est plus forte, alors je me sens prêt, même si j'ai peur.<br /> Il s'agit de trouver un équilibre, son équilibre (qui par ailleurs se trouve plus dans le mouvement que dans l'immobilité).<br /> C'est ainsi que malgré ma peur, j'ai accepter de quitter le relatif confort d'une vie parisienne pour recommencer une vie dans un village de 800 habitants...<br /> Nous nous connaissons très peu et j'espère ne pas vous avoir assommer avec mon fatras. Si jamais, cela pouvait vous être d'un quelconque utilité, j'en serai sincèrement content.
E
Bonjour Jérôme, nous ne nous connaissons pas très bien alors pardon de cette question certainement très personnelle mais comment faites vous, vous, pour apprivoiser vos peurs ? Sentez-vous parfaitement libre d'y répondre. Et merci pour cette gentille visite.
J
La (les) peur(s), nous n'y pouvons pas grand chose pour les faire disparaître. Nous pouvons essayer de les apprivoiser, de les contenir de manière à savourer ce que la vie nous offre aussi: les rencontres, la beauté, la gentillesse. A partir de là, il est plus facile d'être heureux.
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