19 novembre 2004
Paris à minuit
On pourrait parler de ses attentes déçues. De ce qui a été voulu et qui n'est pas venu. Pas tout à fait. Pas maintenant. Demain peut-être, si l'effort, la chance, l'intégrité, la distance, et surtout l'appel à la vie, l'appel de vie ont un sens. On pourrait parler de ce qui n'a pas été, sans fin. On pourrait aussi parler de ce qui a été donné. Comme une justice ou un cadeau tout simplement. Il y aurait l'éclat, la beauté de ces filles amies, fragiles et dignes. Il y aurait mon frère et sa présence au delà des mots. Il y aurait le grave de sa voix au téléphone, et la tentation de l'inconnu comme ce regard impossible à soutenir dans le métro. Il y aurait surtout ma main sur sa poitrine quand avant de dormir, il m'a dit merci. Tout cela nous aura rendu vulnérable. Alors on essaiera d'être sage, patient. Et on fera taire ce qui hurle pour avoir moins mal. Il y aura bientôt ces musiques qu'on n'écoute plus, ces livres qu'ont ne lit plus et ces images qu'ont ne veut pas voir parce que le coeur dit qu'il n'en pourra plus. Et quand on se sera bien défendu, debout pour soutenir les combats du jour, on s'apercevra qu'on aura construit sa vie, son confort et qu'on ne pleure plus. Est-ce cela qu'on aura voulu ?
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