Et cela n'est rien
Et cela n'est rien. Juste avant hier soir, le désir d'être embrassé par celui dont a déjà parlé, comme on voudrait être consolé. L'attendre d'un étranger. Trop embrasse, mal étreint.
Ce soir je suis en train de me perdre. Ne pas appeler. Refuser toute aide. L'espoir de toute aide. Admettre la solitude. Pour une fois admettre. Refuser les mots qui ont tout dit mais ne parlent plus, n'inventent plus, ne rêvent plus. Avoir tout analyser. Tout disséquer. Plus d'explications. Ne plus croire dans les mots. Regarder en soi. Sans se trahir. Sans illusions. Oublier l'enchantement, l'enchantement de l'enchantement, l'enchantement de l'enchantement de l'enchantement. Si je peux, mon Dieu, si je peux, tenter de fermer les yeux sur mon regard qui rend le monde fou. Contempler la folie intérieure. Nue. Blanche. Noire. Juste sentir le noeud brut, parfait. Aucune ficelle à tirer, aucune astuce et devant la masse compacte, absolue, dire, redire, se convaincre d'être ce désordre, cette volonté qui ne peut rien. Ne pas lutter contre cette réalité. Apprendre, apprendre. A prendre ce qui est désiré et qui vous est donné.
Et cela n'est rien. Puisque demain il fera jour, et qu'il faudra se lever.