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EyckBlog - Journal des Riens
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6 juin 2004

Du malheur dans le bonheur. Et inversement.

Il dit que le bonheur est un sujet sans importance. A mon tour de rire. Veut-il dire sans consistance ? Pas assez de matière, pour produire de l'artistique et du beau ? Ah d'accord...je sens bien l'exigence. Mais le bonheur, le malheur, comment nous l'écrivons, n'est-ce pas aussi comment nous le vivons? A parcourir vos blogs, ces pages et ces pages d'écran depuis quelques mois, je crois bien que nous parlons et que nous faisons la même chose. J'écris la mélancolie, et par moments la souffrance, sans doute pour l'extraire, l'arracher de moi, parfois en me faisant violence. Parce que comme dans la vraie vie, avec le malheur j'ai du mal à me taire, qu'il me faut  le mettre à distance, lui donner du sens, et finalement du beau. Mais ajoute-t-on du beau au bonheur ? Pourrait-on vraiment se payer le luxe de mettre le bonheur à distance, courir le risque de tâcher et d'abimer, ce qu'on croit, ce qu'on voudrait croire réaliser pleinement. Qui pourrais avoir ce courage ? Voyez, je le tiens dans mes mains, dans ce creux là, dans ce nid je le tiens bien au chaud et pour vous le faire admirer, devrais-je le laisser s'envoler ? Mais parler du bonheur et du malheur, dans un blog, c'est-à-dire successivement, jour après jour, dans l'alignement de ces textes, côte à côte, n'est-ce pas justement et pour l'un et pour l'autre, nous en faire sentir par ce contraste même, l'importance. Dis moi l'artiste, cette tache sombre sur la toile blanche (et inversement), ce n'est pas cela qui est beau ? Et n'est-ce pas ce que tu vis ? Le bonheur, le malheur, comme nous l'écrivons, comme nous le vivons. Simplement.

Il m'a fait ce cadeau. Un vrai, une surprise que je ne voulais pas attendre. J'ai envoyé un petit message, à tout hasard, sans grande illusion, pour un cinema ce soir là. Il répond froidement, et demande l'heure. Entretemps, coup de fil d'amis. Inattendu lui aussi. Un cinéma ce soir ? Tiens, quelle coïncidence. Je le rappelle. Lui explique la situation. Une proposition avec un couple de garçons amis, veut-il, dans une salle bondée, bourrée de relations, s'afficher avec moi, et manquer de discrétion ? Il rit, il dit que oui, d'accord même ensuite pour un resto. Alors, tous les quatres, oui, oui, deux couples en somme, assis autour d'une table, après Almodovar, de jolies conversations. Je suis bien, je suis heureux, je suis en forme. Il me dit que je parles intelligement. Je crois que l'éblouis. Un peu. Il me ramène à la maison, ne reste pas, pas grave, tant pis. Le lendemain matin, au réveil, coup de téléphone, me demande comment je vais. Je raccroche, encore surpris.  Plus tard, une soirée sans lui, entre champagne et petits fours, un texto. Il me demande comment je vais, encore. Rentré chez moi, un peu éméché, alors j'ose, je réponds que ça va, lui dit qu'il a manqué, lui dit qu'il m'a manqué et que je vais me coucher. Nouveau message. Il me dit que c'est bien, et que lui aussi. Qu'est-ce que j'ai compris ? Qu'il va se coucher lui aussi ? Le lendemain, interrogations. Fin d'après-midi, j'appelle. Il sera là ce soir. Discussion tranquille. Puis il s'endort tard dans la nuit. Manque de magie. Il s'en va au petit matin et au moment de partir, je dis que je manque de bisoux. Il s'approche. Me couvre de lui. M'embrasse le ventre, le torse et dans le cou. Il a rappelé dans l'après-midi. Me demande comment je vais. Encore ! Est-que j'aime ce type dans la frustration ? J'écris ces lignes. Et je souris. 

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Commentaires
C
On va bien finir par se mettre d'accord... C'est gvgvsse qui dit que "le bonheur est le premier ennemi des blogs". Moi je réponds 1/ Si oui, c'est pas grave et je m'en fous 2/ Si non, peu importe le sujet, la gravité n'est pas le seule sujet possible.<br /> Ne t'excuses pas, l'intérêt que tu portes à ce que j'écris est déjà assez flatteur pour moi.<br /> Cordialement<br /> Chronolog
E
>Chronolog<br /> Oooops... milles excuses. Effectivement à la relecture tu ne dis pas que le bonheur est un sujet sans importance. Pas question hein d'arrêter Chronolog, alors, même heureux? Ouf, ouf, ouf. J'ai paniqué. Donc à la réflexion, effectivement mon texte aurait du commencer comme ca : "Il dit que le bonheur est l'ennemi des blogs... etc."
M
tu souris et tu me fais sourire.<br /> <br /> Be happy !<br /> <br /> <br />
C
Non non non, je n'ai jamais écrit que le bonheur était un sujet sans importance ! Bien au contraire ! Je répondais à gVgVsse qui m'avait écrit que "le bonheur est le premier ennemi des blogs". Je lui répondais que le sujet, quel qu'il soit, importe peu. Allons allons !!<br /> Bonne journée<br />
EyckBlog - Journal des Riens
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