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EyckBlog - Journal des Riens
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9 janvier 2011

Ce dimanche là

Ce matin, j'ai été réveillé par une alerte sur mon téléphone. L'alarme me rappelait que c'était l'anniversaire d'Ambre. Elle aurait eu 20 ans aujourd'hui.  J'ai appelé mon beau-père, qui voulait se recueillir devant les cendres de ma soeur et qui tournait autour du funérarium, fermé un dimanche.

Il avait passé la journée à voir  Monet, puis Mondrian. Ses premières expos sans elle. Sans nous. Nous avons pleuré ensemble et c'était doux.

J'ai appelé Maman, restée avec ma famille, elle n'avait pas eu la force de le suivre. Elle était déjà en larmes lorsqu'elle a pris le téléphone. En racontant sa douleur, sa tristesse de tout ce qui ne sera plus partagé et sa colère de ne pas avoir été prévenue par les amis d'Ambre, dans sa glissade vers la drogue. Nous avons pleuré ensemble et c'était doux.

Et quand tout cela a été épuisé, d'un coup, elle m'a raconté leur croisière sur un paquebot de luxe pendant Noël, Rome, Athènes, la Méditerranée, et le pyjama plié en fleur sur son lit.

Moi, j'ai eu R. au téléphone, toujours un peu interdit lorsque je lui parle de la mort d'Ambre. Il m'a invité à déjeuner avec S. qui s'installe à New York. Nous n'avons pas parlé d'Ambre. Le repas était  bon. Il y avait du vin. Et je crois que c'est comme cela que j'avais envie de passer cette journée.

Mon frère aussi avait passé la journée à penser à Ambre. Comme lorsqu'il était adolescent, il a trouvé une chanson, et réécris les textes. Je viens de le lire. Et ce soir, je pleure doucement, seul,  en même temps que je chante sur la musique de la chanson d’Hélène, « Les choses de la vie » de Claude Sautet. (http://www.youtube.com/watch?v=xDd966e6a-Q)

 

Ce soir je pense à Ambre

Qui a fermé sa chambre

Le soleil n’y entrera plus

Tu n’aimeras plus

Tout va, nos vies se passent,

Et rien ne te remplace

Où est-elle ?

 

Pas même 20 ans, à peine

Le temps de te laisser

Aller à tout, au bout de tout

            Peut-être le temps d’aimer quand même

 

Avant dans la maison,

J’aimais quand nous jouions

Nous aux adultes, toi à l’enfant

Tu n’aimeras plus

 Je regarde le soir tomber tout comme toi

C’est fini

 

Pas même 20 ans, à peine

Le temps de te laisser

Glisser de la lumière au noir

Peut-être le temps d’aimer quand même

 

Sa vie n’est plus à vivre, elle a fermé le livre

Je l’entends cette voix qui s’est tue

Tu n’aimeras plus.

 

 

 

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