Ich bin...
C'était à Berlin hier au soir, dans la douceur des premiers jours d'été, le long d'un boulevard, strasse quelque chose, de jolies façades d'immeubles de toutes les couleurs et à leur pied, les terrasses de restaurants de toutes sortes. Nous avons échoué, l'amie d'enfance et moi, à la table d'un petit vietnamien. Les rouleaux de printemps à se damner et la bière allemande. Je venais de pleurer en racontant Papa. Les derniers jours, presqu'un an déjà. Et cette absence là, aujourd'hui encore, presqu'irréelle. Les mots encore pour rendre tangible ce à quoi, finalement je ne crois pas. Ce "il n'est plus là", pour me faire grandir et qui n'a aucun sens. Et puis je me suis tu, épuisé et soulagé, face à ses yeux embués. Au bord du trottoir, un ange blond en pleine ferveur, chantait Lou Reed, le timbre cassé et les yeux fermés. De l'art, je crois. Et ces quelques minutes, une réconciliation.