L'impasse
Que dire ? Qu'une fois encore, je me suis encore cogné, tapé la tête contre les murs. Les murs du fond de l'impasse. Avec cette impression récurrente, de ne pas pouvoir en sortir. Cette fois-ci, de manière... encore plus spectaculaire. Ivre, au sens propre comme figuré, je les ai tous appelé. A l'aide. Au secours de moi-même. Devant un nouveau refus (après une dernière ambivalence... tout de même) de J2M, une explication orageuse mais qui ne me satisfaisait pas, je l'ai rappelé dix fois ou vingt. Pas seulement lui, mais tous ! M.(Ca faisait quelques années), S. (Ca faisait quelque semaines, j'en parlais dans mes derniers posts) et J. (juste une fois, mais lui n'a jamais disparu dans les nimbes). Tous ceux là après lesquels j'ai couru, fasciné par la beauté (et donc la force ?) que je leur prêtais, éperdu depuis dix-huit ans, en réclamant leur amour. Que sait-on de l'amour ? En tout cas, le simple fait de les avoir appelé successivement au cours de cette nuit de dégringolade, dit bien que ma demande ne les concernait pas. Pas chacun d'entre eux pour ce qu'ils sont, pris à part. Mais collectivement pour ce qu'il représente. Quoi ? Je ne sais pas mais il est arrivé un truc tout bête. Une semaine après, en rentrant ce soir, la voiture (j'ai un rapport très particulier avec la voiture... il faudra un jour que je raconte ça, que j'analyse ça) s'est arrêtée pile un peu avant la station d'essence. En panne... d'essence. Drôle de symbolique. Impossible de redémarrer pour la faire avancer de quelques mètres, juste devant le poste. J'ai senti une vague de panique et de culpabilité m'envahir (quand quelque chose ne marche pas, je me sens souvent coupable... c'est forcément moi qui ait été défaillant... en l'occurrence c'était le cas...je n'avais qu'à en faire avant de l'essence... mais attendre jusqu'à ce que survienne les problèmes, c'est un peu moi aussi). La vague de panique s'est accentuée quand je me suis mis à chercher la carte bancaire introuvable qui m'aurait permis d'acheter un bidon et de l'essence pour redémarrer. Sans ressources puisque sans argent (j'ai un rapport très particulier avec l'argent, il faudra un jour que je raconte ça, que j'analyse... même si j'en sais un peu plus que mon rapport avec la voiture). Et mon premier réflexe aura été encore d'appeler à l'aide, pas n'importe qui...hein... J2M, parce que c'est celui que je connais qui habite le plus près, et parce que c'est lui dont j'avais envie qu'il vienne me sauver. Me sauver encore (me permettre de m'enfuir ?) Mais me sauver de quoi ? Me permettre de remettre de l'essence dans le moteur, sans quoi, je ne repartirais pas. Oui, quelque chose de ce goût là. Si tu ne viens pas me sauver, je ne continuerais pas. Je n'avancerais pas. Comme si avancer, faire des efforts, sortir de l'impasse en somme...ne pouvait se faire qu'à la condition que tu viennes t'occuper de moi. Je ne sais pas en dire plus...mais j'ai le sentiment que tout cela me ressemble. L'autre idéal...comme solution.
PS. Je n'ai pas appelé. J'ai retourné mon sac pour trouver une deuxième carte. Dont je ne savais pas si j'avais le code. Décidement... tout est signifiant. J'ai acheté le bidon. Rempli le réservoir. Et je suis reparti. Est-ce que tout ceci à un sens ?
PS2. Sylvia, Bleu du ciel... merci de votre présence. Hier et aujourd'hui. Elle compte.